Les coraux, des animaux aux milles vertus
Les vertus thérapeutiques des coraux, ou plutôt des toxines produites par leurs dinoflagellés
Mise à part leur rôle stupéfiant de protecteur côtier, leur beauté prodigieuse ou encore le fait que ce soit un habitat pour plus de 25% des espèces marines mondiales, les récifs coralliens possèdent de nombreuses autres vertus insoupçonnées. Aujourd’hui, nous parlons du pouvoir thérapeutique des récifs coralliens, ou plus précisément des toxines présentes dans certains coraux qui auraient, pour la plupart, des intérêts médicaux largement appréciables.
En effet, revenons d’abord sur le corail dans son ensemble pour mieux comprendre où se trouvent les molécules bénéfiques. Les coraux possèdent des polypes de couleurs, de tailles et de formes très variés, chacun de ces polypes enferment dans leur endoderme (la couche inferieure du tissu) de nombreuses cellules et chacune d’entre elles abritent un dinoflagellé (une microalgue aussi appelée zooxanthelle), qui est spécifique à chaque espèce de corail. Les différentes toxines sont produites essentiellement par les dinoflagellés. Un corail détient une toxine particulière, et non plusieurs types de toxines. Par exemple, le corail Palythoa clavata abrite une espèce de dinoflagellés connue pour produire la palytoxine aux propriétés anticancéreuses avérées, notamment dans le traitement de la leucémie.
Les effets bioactifs des toxines produites par les dinoflagellés ne sont pas méconnus, au contraire. De plus, certaines toxines sont connues pour se lier avec une grande affinité à des cibles spécifiques, notamment les canaux ioniques (comme ceux impliqués dans la douleur chronique et aiguë). C’est cette liaison qui fournit des pistes pour le développement de médicaments, notamment dans le domaine du contrôle de la douleur et de l’oncologie.
La production à grande échelle de ces toxines permettrait ainsi de donner accès à la découverte de médicaments et autres applications biotechnologiques. Ces dernières années, la biodiversité marine a permis à 30 000 nouveaux composés chimiques d’être isolés et parmi eux, 10% ont été démontrés bioactifs, donc potentiellement efficaces pour le développement de médicaments.
Le développement de ces toxines offre des espoirs pour des millions de personnes dans le monde entier, qui cherchent des alternatives aux molécules opioïdes (telle que la morphine), souvent mortelles, car elles créent une forte dépendance.
La prédisposition de la nature à nous venir en aide est un cadeau précieux, optimisons les ressources qu’elle met à notre portée, valorisons cette biodiversité unique et surtout, protégeons-là.
Article rédigé par Cassandre Vareilles