Palythoa heliodiscus

La palytoxine, amie ou ennemie ?

L’arme à double tranchant, un poison aux bénéfices multiples

Le poison le plus toxique jamais découvert

 

Aujourd’hui, nous parlons d’un des poisons les plus toxiques connu de l’homme à ce jour. Cette substance n’est pas le fruit d’une invention farfelue de laboratoire, elle est issue du milieu naturel, et il est même possible que nombreux d’entre vous en possèdent dans sa maison, ou plutôt dans son aquarium. Il s’agit de la palytoxine qui est produite par un dinoflagellé appelé Ostreopsis siamensis et de nombreuses espèces de coraux dont Palythoa clavata.

Cette toxine n’est pas suffisamment connue des aquariophiles, c’est pourquoi nous souhaitons vous expliquer dans les grandes lignes les particularités de cette substance, qui est à la fois extrêmement dangereuse, mais est également étudiée pour avoir fait ses preuves en tant que traitement pour des maladies telles que la leucémie.

Lorsque vous êtes contaminés, dû à un contact, une inhalation ou une ingestion par l’intermédiaire de vapeurs, de microgouttelettes, ou de contact direct avec la substance, la palytoxine peut provoquer différents symptômes survenant de quelques minutes à quelques heures après contamination.

En contact avec les vaisseaux sanguins par exemple, la toxine agit comme un vasoconstricteur, c’est-à-dire qu’elle rétrécit les vaisseaux, pouvant causer la mort de l’individu en 24h.

Toutes ces voies d’exposition sont rendues possibles en aquariophilie, lors de la mise en place du corail dans l’aquarium par exemple, lors du nettoyage ou lors de tentatives d’éradication du corail s’il vient à envahir l’aquarium (élimination par brossage et ébouillantement).

Il n’est jamais trop tard pour prévenir les aquariophiles des dangers auxquels ils s’exposent en possédant certains types de coraux. Les manipulations doivent se faire avec précaution, et avec des équipements adaptés (en utilisant des gants et des lunettes).

Les espèces contenant un taux élevé de toxicité sont, par exemple, Palythoa heliodiscus ou Palythoa clavata. En revanche, les espèces comme Palythoa mutuki, P. tubercolosa, P. Zoanthus sansibaricus ou Zoanthus sociatus, présentent une toxicité nulle ou très faible.

Les coraux possédant un taux élevé de toxicité sont vendus dans le commerce sans restrictions particulières, car les animaux importés pour le commerce sont réglementés sur la base de la « Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES)» et non sur la base de leur toxicité potentielle. C’est pourquoi il est possible de se retrouver avec des espèces de coraux mous dans son aquarium capables de tuer un homme en quelques heures.

 

Une toxine aux vertus étonnamment bénéfiques

 

Par ailleurs, en dépit de la dangerosité de cette toxine, la palytoxine aurait des intérêts médicaux majeurs concernant le traitement des maladies telles que le cancer ou la leucémie.

Le fondateur de Planktovie, Olivier Detournay, a notamment travaillé durant plusieurs années sur des méthodes d’obtention et de production de la palytoxine, à des fins de traitement du cancer (brevet N° US 2016/0310462 A1).

En attendant les avancées scientifiques à ce sujet, nous conseillons aux aquariophiles possédant les espèces toxiques présentées précédemment, de prendre toutes les précautions nécessaires pendant les manipulations d’aquarium ou de coraux, car le meilleur traitement reste la prévention !

 

Article écrit par Cassandre Vareilles

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