puits de carbone naturel

Le rôle des océans dans l’absorption du CO2 atmosphérique

Puits de carbone et acidification, le rôle des océans et ses impacts

 

Comment procède l’océan pour réduire le CO2 atmosphérique ?

Aujourd’hui, nous parlons d’un phénomène peu connu, participant à la réduction du CO2 présent dans l’atmosphère. En effet, lorsque nous parlons d’absorption de CO2, nous pensons directement aux forêts, aux arbres et aux plantes, mais ce mécanisme d’absorption est également réalisé par les océans qui sont littéralement des « puits de carbone ».

C’est exact, 30% du CO2 issu de la combustion des énergies fossiles sont absorbés par les océans, puis répartis dans la colonne d’eau, entraîné par les courants océaniques. Cette absorption s’opère grâce à deux processus distincts, l’un physique, l’autre biologique.

Dans le processus physique, il s’agit simplement d’une dissolution naturelle des gaz présents dans les océans, à la surface de contact entre l’air et l’eau. Cette dissolution est nettement favorisée lorsque la température de l’eau est basse. Le CO2 est ensuite emporté lorsque l’eau (froide et dense) plongent dans les fonds marins, contribuant ainsi à sa répartition verticale.

Dans le processus biologique, c’est le phytoplancton qui participe à la réduction du CO2, en l’absorbant, puis en le transformant en dioxygène grâce à la photosynthèse. A leur mort, ces algues microscopiques vont se déposer au fond des océans, le CO2 va donc s’accumuler dans les profondeurs et n’interviendra plus dans l’effet de serre.

Les océans auraient absorbés environ 34 milliards de tonnes de CO2 produit par l’Homme entre 1994 et 2007, ce qui représente 30% de toutes les émissions de CO2 produites par l’Homme durant cette période. Cette quantité absorbée a augmenté les années qui ont suivi (alors qu’elle est restée stable les deux cents années précédentes), indiquant que plus les quantités de CO2 augmentent dans l’atmosphère, plus les océans en absorbent. Il s’agit d’une bonne nouvelle, suggérant que les océans jouent un rôle important dans cette diminution du CO2 atmosphérique. Cependant, cette réduction dépend également des températures à la surface de l’eau. Comme expliqué précédemment, le processus de dissolution s’opère plus efficacement à basse température, or les océans se réchauffent depuis quelques décennies, ce qui limite le taux de  CO2 absorbée est voué à diminuer au fil des années.

 

L’acidification des océans comme conséquence de cette accumulation de CO2.

Malgré cette immense faveur que nous fait, une fois de plus, l’océan, ce processus d’absorption n’est pas sans risque. Comme dans la vie tout à un prix, le milieu marin se voit menacé par cette accumulation de CO2. En effet, le CO2 dissout acidifie les océans, et cette acidification s’étend en profondeur pouvant aller jusqu’à 3000 mètres.

Ce phénomène a donc des conséquences qui pourraient être graves pour de nombreux organismes marins comme les moules ou les coraux par exemple, bloquant leur développement, leur population pourraient alors fortement décliner voire disparaître.

Comment ça marche :

Le CO2 absorbé par l’océan se décompose et forme de l’acide carbonique et des ions d’hydrogène. Ces deux molécules libres vont se lier ensemble pour former du bicarbonate, réduisant ainsi les ions carboniques présents dans l’eau. Or ces dernières sont nécessaires à la vie marine car elles permettent la formation de calcium utile aux coquillages et coraux.

Pour conclure, même si nous pouvons compter sur l’action des océans pour réduire l’impact des actions humaines sur la planète, cela n’est pas sans risques. De plus, les océans, les forêts, les plantes ne peuvent pas à eux seuls diminuer les effets négatifs de nos actions, nous sommes les initiateurs de ces conséquences (gaz à effet de serre produits par l’homme –> augmentation de la quantité de CO2 absorbé par les océans –> augmentation de l’acidification des océans). Nous avons un rôle à jouer, et ce rôle n’est pas de diminuer les effets négatifs du réchauffement climatique, il est de stopper le réchauffement climatique. En soignant la maladie et non les symptômes, nous aurons une chance de voir les pressions écologiques sur terre s’améliorer, évitant ainsi l’extinction d’espèces tel que nous en sommes témoin actuellement.

 

Article écrit par Cassandre Vareilles

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