Crèmes solaires « reef-safe » : une protection pour la peau, mais pas toujours pour les océans
De plus en plus de consommateurs soucieux de l’environnement se tournent vers des produits qualifiés de « reef-safe » (respectueux des récifs), notamment lorsqu’ils voyagent dans des destinations sensibles comme Hawaï. Mais une récente plainte déposée en Californie remet sérieusement en question la véracité de ces étiquetages.
Un marketing trompeur ?
Le 3 juin 2025, le procureur du comté de Santa Clara a intenté une action en justice contre Edgewell Personal Care, la société mère des marques Hawaiian Tropic et Banana Boat. L’accusation : avoir présenté certaines crèmes solaires comme étant « reef-safe » alors qu’elles contiennent encore des substances chimiques soupçonnées de nuire aux écosystèmes marins.
En effet, bien que les produits incriminés ne contiennent plus d’oxybenzone ou d’octinoxate – deux filtres UV interdits à Hawaï depuis 2021 – ils continuent d’inclure des ingrédients comme l’avobenzone ou l’octocrylène, également considérés comme nocifs pour les coraux.
Une réglementation floue, une confiance en danger
Le terme « reef-safe » n’est pas encadré par une réglementation stricte, ce qui permet à certaines marques de l’utiliser à des fins marketing, sans véritable garantie environnementale. De plus, certaines étiquettes indiquant « conforme à Hawaï » sont aujourd’hui inexactes, car des îles comme Maui et Big Island ont depuis durci leurs restrictions en interdisant les crèmes solaires chimiques dans leur ensemble.
Alors, quelle crème solaire choisir ?
Les experts s’accordent à recommander les crèmes minérales, à base de zinc ou de titane, et portant la mention « non-nano » (sans nanoparticules). Ces formules, bien que parfois plus épaisses à l’application, ont un impact beaucoup plus faible sur les récifs coralliens.
Autre alternative : opter pour des vêtements anti-UV (lycras, chapeaux, manches longues), une solution de plus en plus adoptée par les chercheurs, les plongeurs, et les amoureux de la mer.
Vers plus de transparence ?
Ce procès met en lumière un enjeu essentiel : la transparence des marques dites « vertes ». À l’heure où l’urgence climatique exige une véritable cohérence entre discours et actes, il est crucial que les labels environnementaux soient mieux encadrés et réellement fondés sur des données scientifiques.
Protéger sa peau ne doit pas se faire au détriment des océans. Soyons vigilants sur les étiquettes, informés sur les ingrédients, et exigeons des marques un vrai engagement écologique.
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